Un écrivain mystérieux, sombre, triste et gai à la fois, répond aux questions d'une journaliste venue l'interviewer. Il se lance à tâtons dans l'histoire de sa vie, elliptique, sur ses amours, à commencer par sa passion pour l'Histoire et la littérature. Puis les langues se délient, et c'est presque lui -qui déteste les interviews- qui va mener l'interrogatoire. Car d'une certaine façon, il est proche de cette journaliste, parce qu'il a connu sa grand-mère, à la guerre, et qu'elle évoque des tas de souvenirs pour lui.
A partir de ce scénario, Jean d'Ormesson, de l'Académie, dessine deux personnalités, que tout semble opposer, à commencer par la génération, mais qui finalement se retrouvent, se confient, et c'est à une formidable transmission qu'on assiste : pas seulement celle de la vie de l'écrivain, celle des valeurs qui l'ont amené jusqu'à cet instant. Et finalement, c'est "une fête en larmes", l'hymne à la vie dans les larmes, l'hymne au désespoir dans la joie
. Un roman dans lequel on a du mal à entrer, qui s'éparpille un peu dans les anecdotes historiques, mais duquel on sort ravi. Un des meilleurs romans de cette rentrée littéraire.
Une fête en larmes, de Jean d'Ormesson